mardi 2 janvier 2018

Hex de Thomas Olde Heuvelt





Auteur : Thomas Olde Heuvelt.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Benoît Domis à partir de la traduction du néerlandais de Nancy Forest-Flier.
Éditions : http://www.bragelonne.fr/
Collection : L'Ombre de Bragelonne.
Date de sortie VO : avril 2013 (Luitingh Sijthoff) / VF : 20 septembre 2017.
Pages : 383.
Prix : 20.00€.






Hex peut faire penser au roman Under the Dome de Stephen King. Comprenez par là que cette histoire se passe dans une petite ville américaine au nom de Black Spring. Cette fois-ci pas de dôme recouvrant la ville mais les quelques 3.000 habitants sont comme des aimants à leurs lieux d’habitations. Ils ne peuvent pas partir de Black Spring trop longtemps au risque d’avoir des pensées très glauques qui vont jusqu’au suicide. Black Spring tu y vies tu y restes jusqu’à ta mort ou alors c’est la mort qui vient elle-même te chercher plus tôt et de façon macabre.

Hex est un roman original comme le dit justement Stephen King en citation sur la magnifique couverture. Son histoire change de ce qu’on a l’habitude de lire et même de voir devant le petit et grand écran. Pas de zombies, pas de monstres, pas de tueurs en séries, pas de psychopathes. Rien de tout ça. Black Spring est un lieu idéal pour y vivre au fin fond de la campagne américaine. Est censée l’être ! Une dame qui s’appelle Katherine hante les rues depuis plus de 300 ans. Tout ce qu’on sait d’elle c’est qu’elle est une sorcière. Elle a la bouche et les yeux cousus. Elle ne ressemble en aucun cas aux sorcières qu’on connaît. Elle marche dans la ville depuis tout ce temps, elle entre chez les gens et peut même y rester des heures ou toute une nuit chez eux à être fixe. Pour les habitants c’est devenu une habitude comme une autre. Mais tout le monde a peur d’elle. Pourquoi est-elle comme ça ? Faut voir son passé mais je ne vous dévoile rien. 






Dans ce que j’ai adoré dans Hex c’est que tous les habitants doivent faire comme si c’est une concitoyenne normale aux yeux des gens qui vivent en dehors de Black Spring. Elle est pile dans la rue ? Alors tout le monde tente de faire comme un mirage. Ils l’a camoufle par tout ce qu’ils ont entre les mains. Personne ne doit savoir qui elle est. Personne de la ville doit dire leurs secret aux autres communautés en dehors de la leurs. Ni de la prendre en photos ou en vidéos. La loi peut être très stricte contre ça. Si les autorités sont au courant de l’existence de Katherine, c’est la catastrophe non pas par ce que le gouvernement pourrait faire mais par Katherine. Ça pourrait être la fin de toutes leurs vies. Pour ça, tout le monde a une application sur leurs iPhone qui leurs font voir les déplacements de « leurs monstre ». Ils peuvent exactement savoir ses faits et gestes. Tout est filmé dans les moindres recoins avec 400 caméras pour une petite ville. Qui n’aurait pas peur de se retrouver avec une vielle folle au beau milieu de la nuit dans sa chambre ou n’importe où dans sa propre maison ? Personne. 

La première partie du roman permet de bien s’imprégner des personnages. Mais ca reste super scotchant, je me suis fait le livre en quelques jours. La famille principale est celle de la famille Grant avec les parents et leurs deux enfants âgés de 13 et de 17 ans. Le plus grand est un accroc à la technologie moderne. Il fait des vidéos sur Youtube. Il est dans un groupe de potes qui sont comme lui et ont à peu près tous le même âge. Ce sont les seuls qui veulent en finir avec la sorcière. Ils se mettent à lui faire faire des choses et c’est à partir de ce moment que tout se déchaine et il sera trop tard pour revenir en arrière. 





Il faut plutôt se poser la question de qui est peut être le plus dangereux entre une seule sorcière et une communauté de 3.000 habitants quand d’un coup tout le monde devient superstitieux et pètent des câbles ? Surtout quand personne ne peut partir de la ville sous peine de se tuer. Ils sont au final comme enfermés sous un dôme, ce dont je parlais au début. Des milliers de gens cloisonnés dans un petit espace ça peut faire beaucoup de dégâts. Pendant toute la première partie il ne se passe pas grand chose. On apprends à connaître le passé de la ville. On fait connaissance avec beaucoup de gens de la ville. Tout le monde se connaît. Puis il se passe petit à petit des atrocités. Et pas qu’avec la sorcière. L’horreur absolue vient tout bêtement aussi des habitants et de ceux qui dirige la ville. Jusqu’à ce que la deuxième partie commence et là il se passe quelque chose de totalement inattendu ! Je pense que c’est impossible, franchement, de savoir en avance ce qu’il allait se passer.  C’est comme si on te donnait par surprise une grande claque dans le dos. L'ambiance est au même titre que la magnifique couverture : un brouillard épais plane au dessus de Black Spring. Le côté fantastique est bien retransmis.

J’ai adoré la morale de l’histoire. Les gens peuvent devenir des bêtes assoiffés de sang quand ils sont réunis en troupeaux. Ils perdent toutes leurs dignités et leurs respects de ce qu’on leurs a appris étant jeunes. Ils ne réfléchissent plus. Et ça montre exactement ce qui se passe aujourd’hui dans le monde. Si un jour il se passe ce genre de choses, mieux vaut être dans une ville avec des milliers d’habitants en se pensant être en sécurités ou bien être plus éloignés et être seuls dans sa campagne mais au moins sans risque qu’un chaos dégénère les humains ? C’est la question qu’on peut se poser en tournant la dernière page. 


Les infos pratiques :

-La Warner développe une série télévisée basée sur le roman. J’espère qu’elle sera excellente, à la hauteur du bouquin. Quand on voit la qualité des séries d’aujourd’hui, notamment sur les séries avec un thème fantastique/horreur, ça peut être un beau projet.

-À la fin de l’histoire l’auteur nous parle longuement sur comment il a eu l’envie d’écrire une histoire sur une sorcière. Et surtout on apprends que dans son livre Hex d’origine qui date de 2013 sorti aux Pays-Bas, l’histoire est différente de celle traduite par Bragelonne et des maisons d’éditions anglaises. Toute la deuxième partie n’a rien à voir avec celle d’origine, le nom de la ville est différent, les personnages ont plus un côté américain. Ses agents lui ont donner un défis d’écrire non pas une suite mais un Hex 2.0. Le problème c’est que l’auteur ne veut pas nous dire comment se termine le « vrai » Hex (qui a une fin moins horrible que celle qu’on a). À voir avec la série télé si elle aussi aura un traitement encore différent ou si elle reprendra un peu des deux histoires.





 

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